MICMACS HORRIBILIS COMMENCE AINSI =

Marcus veillait à garer ses abattis dans ce grouillement de consommatrices forcenées. Elle se pressaient vers leur dieu païen avec une civilité vraiment réduite au minimum.

Pousse-toi de là que j’y mette mon nombril… Ah, les loustics du marketing avaient bel et bien trouvé l’accès à l’inconscient des consommatrices ! Aujourd’hui, les sollicitations les plus pressentes venaient des faiseurs de pub, pas des mâles en goguette.

La bouche de Marcus esquissa un sourire.

Décidément, l’abord de ces grands magasins évoquait irrésistiblement l’exode de populations civiles, ces calamités dont se délectent les télévisions.

C’est parce qu’il savait trouver là ce cadeau d’anniversaire dont son petit frère avait grande envie. Sans cela, il ne se serait jamais risqué dans cette promiscuité hallucinante. Mais, 21 ans, ça se marque. Entre frangins.

C’est à ce moment qu’il aperçut la mendiante.

Au beau milieu de cette ruée généralisée, une malheureuse sans âge était adossée à un pied de lampadaire, la tête encapuchonnée comme un père Noël tombé dans la débine; seule semblait en vie la main tendue, sortant de l’amas de tissu sombre laissant également découvrir un assez long moignon.

Qui, en d’autres temps, avait été prolongé par un pied. Vision moyenâgeuse…

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